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DE JÉRUSALEM À L'UNESCO

 Par Jacques Leibovici

Décembre 2016-Mai 2017

LE FIGARO ; publié le 18/10/2016 à 18 :28 ; AFP agence : De Jérusalem à l'Unesco.

LE FIGARO a publié, le 18/10/2016 à 18:28 - AFP agence - : 

 

« L'organisation a adopté, ce mardi, un texte appelant à protéger le patrimoine culturel palestinien à Jérusalem-Est. L'État hébreu dénonce la négation des liens historiques entre le peuple juif et la ville. »

 

Le dicton "on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif" pourrait nous amener, devant l'énormité de la contre-vérité et la grossière désinformation, à rester muet.  Nous avons été habitués par certains états arabes et/ou musulmans, en particulier par les Palestiniens, aux déclarations mensongères les plus éhontées lors des forums publics ou devant les instances internationales et nous savons que, plus le mensonge est gros mieux il passe.  Mais, d'autre part il nous faut réagir et rétablir la vérité, ne serait-ce que par respect pour les personnes de bonne foi qui par ignorance se seraient laissées abuser.

 

Si nous retenons, comme l'Unesco, les conclusions des négationnistes qui nient le lien historique du peuple hébreu avec le Mont du Temple et Jérusalem, il faut aussi récuser l'ensemble de la Chrétienté, soit un tiers de l'humanité, en effet, dans ces conditions, que faisait Jésus « quand il a chassé les marchands des marches du Temple », de quelle nationalité étaient ces derniers ?

Enfin, si nous ne pouvons que déplorer que des représentants de pays aient voté favorablement la motion de l'Unesco en question en première instance, lors d'une nouvelle présentation, suite aux protestations du Délégué israélien, les représentants des pays occidentaux qui se sont abstenus lors du second vote nous posent un immense point d'interrogation : comment avoir confiance en des "amis" prêts à céder aux pires mensonges et chantages de nos ennemis ?  Une fois de plus certains états occidentaux sont prêts à nous abandonner sans états d'âme et Israël ne peut compter que sur ses propres forces pour assurer sa survie.

 

L’archéologie a été longtemps, en Israël, basée sur la Bible ; des archéologues ont pris le contre-pied de cette approche et ont rejeté toute référence à ce livre.  Alors puisque la Bible n'est pas un livre d'Histoire, mais, selon certains historiens ou archéologues très médiatiques[2], un recueil de légendes, souvent peu vraisemblables, nous avons cherché les faits qui sont attestées par des auteurs Juifs, mais aussi non-juifs, Grecs, Romains ou Juifs, ralliés aux adversaires des Hébreux, je pense à Flavius Josèphe et surtout des artefacts et réalisations mis à jour par l'archéologie[3].

 

En particulier, je citerai un certain nombre de stèles qui, en positif comme en négatif, attestent de l’existence d’un peuple hébreu ou israélite ou juif dans la région.  Celles-ci ont souvent été réalisées par des ennemis d’Israël et narrent des victoires quelques fois en contradiction avec les mêmes évènements racontés dans la Bible.

 

La stèle de Mérenptah, découverte en 1896 dans le temple funéraire de ce pharaon dans les environs de Thèbes son original se trouve au musée égyptien du Caire. Elle fait partie d'une série de monuments érigés par le pharaon éponyme à travers tout le pays afin de commémorer des victoires importantes qui se déroulèrent au début de son règne.

Les différentes sources permettent de préciser que la victoire de Mérenptah fut remportée sur une coalition       des Libyens (Libou et  Mâchaouachs): 

Les chefs tombent en disant : Paix ! Pas un seul ne relève la tête parmi les Neuf Arcs.
Défait est le pays des Tjehenou.
Le Ḫatti est paisible.
Kana`an est dépouillé de tout ce qu'il avait de mauvais.
Ašqalon est emmené.
Gezer est saisie.
Yenoam devient comme si elle n'avait jamais existé.
Isra'el est détruit, sa semence même n'est plus.
La Syrie est devenue une veuve pour l'Égypte.
Tous les pays sont unis ; ils sont en paix.

 

La stèle de Tel Dan 

« C’est une stèle de basalte érigée par un roi araméen (IXe‑ viiie siècle av. J.-C.) dans le nord d'Israël. Deux fragments de la stèle ont été découverts en 1993 et 1994 lors des fouilles archéologiques dirigées par Avraham Biran sur le site de Tel Dan dans le

Nord de la vallée de la Houla en Israël ».  Elle est exposée au Musée d'Israël à Jérusalem.

« La stèle contient une inscription araméenne qui commémore la victoire d'un roi,

probablement d'un roi vivant près de Damas sur les anciens israélites

La datation, rend plausible le fait que l'auteur soit Hazaël ou son fils, Bar-Hadad II,

qui étaient souverains de Damas ennemis du royaume d'Israël au IXe siècle av. J.-C.

L'attention s’est concentrée sur les lettres « ביתדוד » qui sont identiques à l'hébreu 

« Maison de David. » Il s'agit de la première identification du roi « David » sur un site archéologique. 

 

La stèle de Mesha exposée au Musée du Louvre

Antiquités orientales (AO 5066), aile Sully, Rez de Chaussée, Levant, salle D.

La bible attribue la victoire à une coalition de Josaphat, roi de Judah et de Joram,

roi d’Israël, 2 Rois 3. 4-27, mais les inscriptions de cette stèle, datées de 850 av. J.-C. environ,

relatent les victoires de Mesha au cours d’une révolte contre le royaume d'Israël 

qu'il entreprit après la mort de son suzerain Achab ».

 

 

 

Les poignées sigillées d’amphores aux noms des rois d’Israël dont le plus fréquent est

Ezéchias (« le melekh למלך  Hezekhiaou ») dénotant un impôt payé au roi ou une

offrande sous forme d’amphores (de vin ou d’huile) des 4 sites de provenance, Socho,

Mamshit, Hébron et Zif au centre du Royaume de Juda et du centre de production de

l’huile d’olive et du vin, à proximité de Lachish et de Maresha.

La Cité de David, et le tunnel de Siloam à Jérusalem, un exploit d'ingénierie étonnant :

1500 pieds (530 m.) de long-tunnel créé par le roi Ezéchias en 701 avant notre ère

pour protéger l'eau de la source de Jérusalem, Gihon, des Assyriens qui envahissaient

la région (2 Chron. 32 : 2-4). L'inscription authentique qui décrit la construction du tunnel

se trouve au Musée des « Œuvres de l'Orient Ancien d'Istanbul » en Turquie.

 

Jérusalem : tunnel de Siloam.

Cité de David : fouilles du parking "Givati".

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Les ostraca de Lachish qui sont un échange épistolaire entre des soldats opérations dans la région éponyme et leur commandement avant sa destruction par l'armée babylonienne de Nabuchodonosor II en 586 av. J.-C (ostracon n° 4 verso par exemple, source Musée Rockefeller, Jérusalem).

 

 

 

 

 

 

Les sceaux de signatures et les pièces de monnaie portant la mention de Jérusalem la « Sainte » de la première et de la seconde révolte contre les Romains :

 

Les fragments de parchemin:  un papyrus de 2700 ans, Premier Temple, atteste du lien entre les Juifs etJérusalem: … le roi (venant) de cette cave, deux jarres contenant du vin, en direction de Jérusalem ..." Autorité des Antiquités Israéliennes.

 

 

 

 

 

 

Les manuscrits de la mer Morte: les rouleaux de cuivre de Kumrân, restaurés par l'EDF en 1993, sont exposés au Musée National Archéologique d'Amman en Jordanie, décrivent les lieux où sont cachés les trésors du second temple.

 

 

 

 

 

 

 

Rappelons les  écrits des auteurs grecs et romains, dont Hérodote (484 av. J.-C. à 420 av. J.-C.), Tacite[1] (58-120 ap. J.-C.), qui racontent la guerre contre les Juifs et la prise de Jérusalem par Titus, Pline l'ancien (23-79 ap. J.-C.) et Pline le jeune (61-113 ap. J.-C.), de Flavius Josèphe (37 à 100 ap. J.-C.), qui relatent la visite du Temple de Jérusalem par le Général Romain Pompée[2].

Nous pourrions parler aussi de l’Arc de Triomphe de Titus représentant les trésors du temple, cette fois, pillés par les Romains, mais cela n’est plus de l’archéologie, mais de la « communication par une armée victorieuse » et de Philon d’Alexandrie (25 av. J.-C.- 50 ap. J.-C.) et de son récit de sa mission auprès de l’Empereur romain Caligula.

Les stèles Sabéennes de Najran et l’histoire du roi juif Youssuf al Hathar qui unifia les tribus du Royaume d’Himyar, actuel Yémen, au 6e siècle de l’ère courante et fut détruit par une alliance des Romains de Constantinople et des Érythréens :

Tous ces écrits sont de beaucoup antérieurs à l’arrivée de l’Islam.  Plus tard les récits des croisades attestent tout autant la présence juive à Jérusalem, essentiellement d’ailleurs par des récits de massacres ?  Au 19e siècle des estampes de Roberts (1796 - 1864) dépeignent le mode de vie de certaines collectivités juives en "Terre Sainte".

La profusion des attestations de la présence juive à Jérusalem sont si nombreuses que nous ne pouvons qu’être abasourdis par la mauvaise foi, éventuellement la vénalité et la médiocrité des représentants qui ont voté la motion en question de l’Unesco ou se sont lâchement abstenus.

Mais en fait est-ce cela qui est important ?  Les ennemis d’Israël mélangent volontairement des informations fausses et/ou stupides comme celle-là, qui ne peuvent faire plaisir qu’à ceux qui les diffusent, mais en les juxtaposant à des accusations, comme « Israël occupe des terres arabes », ils valident l’ensemble.

Ce n’est donc pas cette désinformation ponctuelle qu’il faut combattre mais l’information plus globale de la justification de la présence d’Israël au Proche-Orient.

Durant toute l’histoire de l’humanité, des pays, des empires se sont créés, ont disparus pour resurgir à l’issu de bouleversements profonds.  Nous n’entrons pas dans une ère de paix éternelle, « la fin de l’histoire » de F.  Fukuyama, mais dans « une guerre des civilisations » selon S.  Huntington, Israël ne peut survivre et ne survivra que tant qu’il sera le plus fort et prêt à se battre pour le rester.

[1] Histoires, Livres IV et V, Tacite, Edition Les Belles Lettres, Paris, 1992, 244 p. (livre V, 1-14, pp. 76-87)

[2] Il précise que ce dernier fut très correct et ne prit rien, ce qui ne fut pas le cas de l’armée de Titus.

phes.

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